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Le sursis des tramways grâce aux "Automotrices"
par
François Fisson
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"Hier
matin à 10...les personnalités officielles furent
reçues
dans la salle d'attente (de la
gare centrale de Poitiers) par
M.
Verney, administrateur délégué de la
Compagnie; M.M.
Laborde et Charriot, ingénieurs de la Compagnie; Loups,
directeur
de l'administration locale.
A 10
h 1/4,on part et très vite on gagne la campagne poitevine.
Un ingénieur
de la Compagnie veut bien, pendant que nous abordons en
quatrième
vitesse la rampe de Biard et que nous la gravisssons en prise directe,
nous indiquer les caractéristiques de la nouvelle voiture.
Les
automotrices, construites aux ateliers du Mans de MM. Baert et Verney,
pèsent à vide 4 tonnes 800. Le type en a
été
créé en 1921. Elles contiennent 30 places vides
et au besoin
40 voyageurs peuvent y monter, les jours d'affluence.
Avec
leur moteur de 22 chevaux, elles font une vitesse commerciale de 30
à
35 kilomètres(/h),
avec un maximum de 50 kilomètres(/h).
Elles montent en prise directe presque toutes le rampes du
réseau,
dont quelques unes font de 30 à 35
millimètres(/m). La consommation
d'essence ne dépasse pas 20 à 25 litres aux 100
kilomètres.
Dans
toutes les gares du parcours, l'automotrice s'arrête et les
personnalités
officielles s'entretiennent quelques instants avec les
municipalités...
A Lusignan,
la musique municipale joue la Marseillaise comme l'automotice entre en
gare...
On se
rend ensuite en cortège à l'Hôtel de la
Mélusine,
où a lieu un banquet offert à ses hôtes
par la Cie
des Voies Ferrées Economiques du Poitou...
A 14
h. 50, on reprenait place dans l'automotrice qui nous
déposait à
16 heures 30 à la gare de Poitiers.
Charmant
voyage en résumé.
Les
automotrices seront mises en service la semaine prochaine
très vraisemblement.
(L'avenir de la Vienne, 11 et 12 février 1924)
Ajoutons que ces automotrices avaient été construites à partir de camions G.M.C. achetés aux surplus de l'armée américaine à Gièvres (Loir et Cher). La direction du camion avait été conservée et pour améliorer la stabilité dans les courbes, le conducteur contrebraquait les roues directrices. Suivant les besoins, une remorque à bagages ou à voyageurs pouvait être ajoutée.
L'inventaire
dressé le 27 octobre 1932 mentionnait 7 automotrices :
1°/ deux, à la gare
centrale de Poitiers,
pour la ligne "Poitiers-Saint Martin l'Ars", dont une en location;
2°/ deux autres à cette
même gare,
pour les lignes "Poitiers-Lavausseau" et
"Lencloître-Lusignan", dont
une en location;
3°/ trois à Chauvigny,
pour la ligne "Chatellerault-Bouresse".
